Aujourd’hui, un partage de deux extraits de lettres entre Virginia Woolf et son amante Vita Sackville-West, découvertes sur Tumblr et qui m’ont vraiment touchée. Note à moi-même : lire leur correspondance… après tous les ouvrages de Virginia Woolf qui me tomberont sous la main/dans la liseuse, et aussi après Vita elle-même par mesure d’équité.
Damn. Je crois que j’ai du pain sur la planche.
(Petite traduction improvisée par mes soins, sans doute un peu libre…)
Je suis réduite à une chose qui veut Virginia. Je tʼai composé une belle lettre, dans les heures cauchemardesques dʼune nuit dʼinsomnie, et tout cela a disparu : tu me manques, cʼest tout, avec une humanité très simple et désespérée. Toi, avec toutes tes lettres jamais idiotes, tu nʼécrirais jamais une phrase aussi élémentaire que celle-ci ; peut-être ne la ressentirais-tu même pas. Et pourtant, je crois que tu seras sensible à un peu de vide. Mais tu le vêtirais dʼune phrase si exquise quʼil en perdrait un peu de sa réalité. Pour moi, au contraire, la chose est abrupte et frappante : tu me manques encore plus que je ne lʼaurais jamais cru, et je mʼétais préparée à ce que tu me manques beaucoup. Cette lettre nʼest donc vraiment quʼun petit cri de souffrance. Il est incroyable de voir à quel point tu mʼes devenue essentielle. Je suppose que tu as lʼhabitude dʼentendre dire ce genre de choses. Maudite sois–tu, créature trop gâtée ; je ne te pousserai pas à mʼaimer davantage en me dévoilant ainsi – mais oh, ma chère, je ne peux me montrer intelligente et froide avec toi : je tʼaime trop pour cela. Trop sincèrement. Tu ne soupçonnerais pas comme je peux me montrer froide avec les gens que je nʼaime pas. Cʼest un art en lequel je suis passée maître. Mais tu as abattu mes défenses. Et je ne le regrette pas vraiment. – Vita Sackville-West à Virginia Woolf
Écoute, Vita – abandonne ton homme, et nous irons à Hampton Court, nous dînerons ensemble sur la rivière et nous nous promènerons dans le jardin sous la lune, nous rentrerons tard et nous enivrerons dʼune bouteille de vin, et je te dirai toutes les choses que jʼai dans la tête, des millions, des myriades – Elles ne sʼéveillent jamais le jour, seulement de nuit sur la rivière. Penses-y. Abandonne ton homme, te dis-je, et viens. -Virginia Woolf à Vita Sackville-West
Je crois que j’aime ces femmes.
Guillemette Allard-Bares 
Qu’est ce que j’aime lire les échanges épistolaires ! Celui ci est tellement beau !
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N’est-ce pas ? 🙂
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Je crois que si quelqu’un m’écrivais des lettres comme celle-ci, je l’épouserais dans la minute!
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Moi aussi, mais encore faut-il trouver la perle rare ! 😀
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Ce qui n’est pas gagné avec les réformes de l’orthographe, les lettres d’amour risquent de ne plus avoir la même saveur que jadis 😉
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Oh mon Dieu, ne m’en parlez pas !!! J’en frémis =P Enfin, vu que tout ça est « à la carte » on peut toujours s’accrocher à notre belle langue vaille que vaille…
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Leur relation est vraiment formidable et leurs lettres davantage. Beaucoup d’amour, de sentiments, de poésie… beaucoup trop de choses à vous en mordre les doigts de plaisir.
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