Il faut bien avancer…

Je n’avais pas très envie de faire mon petit post joyeux pour annoncer la sortie imminente de mon deuxième roman, ce matin. Face à la tragédie, les préoccupations habituelles paraissent dérisoires, un peu irrespectueuses. Mais on le dit et on le répète, il nous faut continuer à vivre.

J’ai regardé les informations, j’ai grimacé devant le côté voyeur des médias d’aujourd’hui. J’ai entendu les témoignages et j’ai eu l’impression de réaliser encore plus. 120, ce n’est qu’un chiffre. À notre échelle, il est énorme, terrifiant ; pour certains peuples qui payent un tel tribut tous les jours, presque dérisoire. 120 vies éteintes, beaucoup d’autres sur le fil, et une multitude de déchirées, marquées. En entendant ces survivants, je me suis demandé comment ils arriveraient à continuer, demain et tous les jours suivants.

J’ai écouté tout ça, et puis j’ai éteint l’appareil qui me répétait les détails du massacre et je suis retournée préparer mon roman. J’espère finaliser tout ça demain, et lancer la précommande.

Face à toute cette horreur, j’étais ébranlée… Mais ce matin au réveil, en n’écoutant encore que de loin les commentaires des journalistes, je me sentais étrangement forte. Un sentiment que je résumerais ainsi : je suis vivante. 120 personnes sont mortes, et je suis vivante. Je n’ai absolument pas le droit de me laisser aller à mes petites angoisses et mes tracas coutumiers. Je suis vivante, c’est un cadeau et j’ai le devoir de m’en souvenir, j’ai le devoir d’être forte, d’être libre et de mener mon chemin à mon petit niveau. La tragédie est partout. La barbarie est une réalité. La vie, l’amour sont des cadeaux, et la tolérance et l’entraide des impératifs.

Des gens affluent pour donner leur sang, et je suis tellement fière d’eux, de ce geste de vie. C’est le plus beau de tous les hommages.

Pray for Paris. Pray for Lebanon. Pray for the world.

Nous sommes tous les enfants d’une même planète bouleversée.